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Publié le samedi 28 novembre 2020

Yves Auquier, guetteur sensible du quotidien

Dans l’univers d’Yves Auquier, la famille se trouve au centre de son œuvre. Il porte à l’intime un regard pudique, tendre et distancié, celui de l’époux, du père, de l’ami. Les scènes se caractérisent notamment par une maîtrise des éclairages difficiles, un sens marqué de la ligne et de la forme, de la lumière et de l’ombre. Derrière l’apparente simplicité du portrait de son épouse Agnès, la lumière est l’élément essentiel dans sa composition. Elle participe à la création du relief et des volumes des épaules, du dos et du profil ; elle donne également une atmosphère expressive. En poussant* sa pellicule argentique pour s’adapter au faible éclairage d’une salle de bain, il tire parti de cette difficulté en sachant que son rendu esthétique sera dès lors plus granuleux et plus contrasté.
 Cette conception sensible et subtile qu’il fait surgir des choses naturelles, il la doit également au choix d’un fragment rapproché de réalité qui crée une image délicate. Cette photographie évolue alors vers le domaine de la peinture, référence implicite aux représentations des femmes et à leur toilette chez Pierre Bonnard ou Edgar Degas.

Note technique :
*Pousser un film : c’est rendre celui-ci plus sensible à la lumière.

Pierre Bonnard, Nu au tub, 1903
Edgar Degas, Femme se peignant ou La chevelure, 1887-1890