Terminé le 21.05.23
Vasco Ascolini. Ciseler l’ombre
Depuis 1990, Vasco Ascolini fait don de photographies au Musée. En plus de trente années, ce sont plus de 80 photographies qui ont rejoint la collection du Musée.
D’abord investi dans la photographie de théâtre, le photographe italien contemporain Vasco Ascolini s’est ensuite tourné vers l’architecture, photographiant des lieux chargés d’histoire, ruines, musées, châteaux, de l’Italie à l’Allemagne, en passant par Versailles. Par son extraordinaire travail sur les ombres, sur le noir qui organise et géométrise sa composition, il nous dit tout autrement ces lieux que nous croyons connaître, projetant soudain l’envers du décor à l’avant-scène.
À propos de son travail, Christelle Rousseau, commissaire de l’exposition « Ciseler l’ombre », écrit ceci : « Alliant le regard et le talent d’un peintre, d’un sculpteur, d’un architecte et d’un metteur en scène, Vasco Ascolini façonne un univers d’images où le noir orchestre le spectacle du monde. Maniant la lumière comme un pinceau ou un outil de taille, il détache ses sujets d’une obscurité profonde au bord de laquelle on se sent vaciller, soulignant les lignes maîtresses d’un palais, dessinant un visage de pierre, prolongeant le geste d’une danseuse...
Usant des possibilités de l’appareil et du tirage photographiques, Vasco Ascolini écrase les perspectives, sculpte la pénombre, sublime les textures. »
Né en 1937 à Reggio Emilia où il vit et travaille, Vasco Ascolini étudie la photographie aux États-Unis et à l›université de Parme, et débute son activité photographique en 1965. Sa collaboration avec le Théâtre municipal Romolo Valli de Reggio Emilia, de 1973 à 1990, lui permettra d’explorer la photographie des arts de la scène. Depuis le début des années 1970, il s’intéresse au patrimoine et lieux culturels : bâtiments historiques, musées, sculptures... Tout en gardant une vision personnelle et sans contraintes, il sera mandaté pour photographier les grands musées français tels que le Louvre, Rodin, Carnavalet, etc.
Vasco Ascolini est également professeur de photographie dans la province italienne de Reggio Emilia. Par lui, le Musée de la Photographie (Charleroi) est donc en contact avec plusieurs photographes italiens ayant suivi son enseignement et dont les travaux ont également rejoint la collection.
Dans les années 1980, la mission confiée par la Ville d’Aoste sera une étape importante pour lui, notamment grâce au texte du catalogue accompagnant l’exposition et écrit par Ernst H. Gombrich, avec qui il entretiendra une longue correspondance. Déterminante également, la rencontre avec Michèle Moutashar, directrice du Musée Reattu, qui, en lui confiant la mission de photographier Arles et en l’exposant en 1991 aux Rencontres internationales de la photographie, lui offrira une visibilité internationale dans ce nouveau genre. En 2000, il est fait Chevalier de l’ordre des arts et des lettres par le Ministère français de la culture.
Ses photographies sont conservées dans les collections du Museum of Modern Art, du Metropolitan Museum of Art de New York et du Guggenheim Museum ainsi que dans d'autres importantes institutions internationales aux États-Unis, en Europe et dans d’autres pays : Lincoln Center Public Library, Texas University d’Austin, Fondation Italienne pour la Photographie de Turin, Bibliothèque nationale de Paris, Musée Carnavalet, Musée de la Photographie à Charleroi etc.