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Publié le mercredi 31 mai 2023

Œuvre de juin

Le mois de juin rime souvent avec les examens pour les écoliers et les étudiants mais il amène aussi avec lui l’impatience des vacances.

La photographie de classe a longtemps été pour les enfants le premier portrait où ils étaient amenés à prendre la pose devant un photographe professionnel – c’est quelquefois encore le cas aujourd’hui. Pour ceux des milieux moins aisés ou venant de régions plus éloignées, le portrait de classe était parfois, à l’époque, la première rencontre avec un appareil photographique et, par conséquent, avec son portrait. Pour les enfants plus jeunes ou pour ceux moins habitués aux attitudes à adopter devant un appareil photographique cela entraîne quelques flous de mouvement créant des « fantômes ». En témoigne l’apparence de la demoiselle à droite, dans la dernière rangée.

Réalisée en 1907 à l’école moyenne de l’État à Beaumont (aujourd’hui renommée Athénée Royal Simone Veil) qui était uniquement réservée à l’enseignement des jeunes filles (les garçons les rejoindront en 1978), cette photographie a été prise par Sylvain Lagouge. Photographe de la région de Thuin, Lagouge s’est spécialisé dans la photographie de portrait qu’il réalise dans les villes et villages voisins. C’est autour de la fin des années 1860 que la photographie scolaire commence à être une spécialité pour les photographes. Les studios français de Pierre Petit et Jules David comptent parmi les pionniers. Le studio David sera d’ailleurs très actif dans les écoles en Belgique. La photographie scolaire connaît un vif engouement entre les années 1900 et 1940 : si c’est d’abord dans les établissements les plus riches qu’elle se répand, elle gagne ensuite progressivement toutes les écoles.

Ces photographies sont d’un grand intérêt sociologique et historique, elles permettent l’étude de l’évolution des costumes, des différences entre les établissement publics ou privés ou encore entre ceux situés à la ville ou à la campagne. Elles sont aussi d’une grande richesse pour l’analyse de la diversité des mises en scène avec notamment l’insertion des petits tableaux donnant des indications sur l’école où la prise de vue est réalisée ainsi que l’année.

Dans cette œuvre du mois, le regard est attiré par cette enfant et cette jeune fille positionnées au milieu de leur rangée et habillées de blanc, contrairement aux autres protagonistes. Nous supposons que l’une est la cadette et l’autre l’ainée des élèves. Il est agréable de se balader à travers tous ces visages. La diversité des attitudes et des expressions sont touchantes, bien que la retenue soit de mise (et a certainement été la consigne), certains regards se détournent, des sourires s’esquissent, des gestes d’affection sont posés ici et là.

Ces photographies, qui continuent encore aujourd’hui à être effectuées annuellement dans les établissements scolaires, sont bien souvent de ces images que l’on regarde avec nostalgie en se questionnant sur ce que sont devenus les compagnons de l’époque, mais elles sont avant tout le reflet et le témoignage de l’évolution de notre société.

Sylvain Lagouge, Groupe scolaire de jeunes filles, école moyenne de l'État, Beaumont, juillet 1907. Épreuve sur papier aristotype, tirage d’époque, 22,3x27,7 cm. Coll. Musée de la Photographie MPC 94/879.