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Publié le lundi 04 novembre 2024

Œuvre de novembre

Alain D’Hooghe, lors d’évènements dont principalement la Sainte-Barbe (qui mobilise toute la société culturelle et folklorique) et le traditionnel cortège de l’Ascension, que l’on passe immortaliser sa tenue du jour chez le photographe, mais également lors d’évènement sportifs ou de célébrations plus habituelles telles qu’un mariage, une communion ou encore une naissance.

Le Musée de la Photographie conserve des tirages modernes de Norbert Ghisoland réalisés à partir des plaques originales. Plus occasionnellement, lors de dons d’archives familiales, des tirages d’époque peuvent venir s’ajouter à la collection. Nos collègues du Mundaneum, dépositaire du fonds Norbert Ghisoland, s’attèlent à inventorier l’ensemble des plaques de verre du photographe, ce qui laisse imaginer qu’une étude plus approfondie de ce fonds pourra être effectuée dans les années futures et, pour notre plus grand plaisir, que de nouvelles images du photographe seront dévoilées. 


 

Alain D’HoogheNorbert Ghisoland. Fragments de vies ordinaires, Bruxelles, La Lettre volée, 2002.

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C’est en novembre, en 1939, que Norbert Ghisoland s’éteint d’une crise cardiaque. Cet homme, au visage si souvent dissimulé par le rideau noir de son appareil photographique, aura, à travers son objectif, photographié durant plus de trente ans les habitants de Frameries, au cœur du Borinage.

Son studio, installé depuis 1902 au 43 Grand'Rue, continuera son activité grâce à son fils Edmond et par la suite son petit-fils, Marc, qui y exercera jusqu’en 2015. C’est grâce à ce dernier que l’œuvre de Ghisoland connaît aujourd’hui la notoriété et n’est pas tombée dans l’oubli – contrairement à de nombreux autres fonds. Marc Ghisoland est passé du statut d’étudiant curieux qui, en 1969, découvre les milliers de négatifs sur verre de son aïeul conservés dans le grenier familial, à celui de promoteur de ce corpus en le présentant aux bonnes personnes (parmi celles-ci figurent Otto Steinert, Jacques Evrard, Jacques Damase ou encore Robert Delpire) et enfin à celui de commissaire d’exposition. Il aura œuvré durant de nombreuses années à faire connaître et pérenniser l’œuvre de son grand-père.

Il aurait été difficile de ne choisir qu’une seule photographie de Norbert Ghisoland en guise d’œuvre du mois tant il est intéressant de l’apprécier dans sa multiplicité. Même si chaque image est une histoire à elle seule, rassembler les images de Ghisoland est une autre manière d’en percevoir toute la richesse. Par sa situation géographique dans le Borinage – et contrairement peut-être à d’autres studios à l’instar de celui de Piron à Namur – le studio Ghisoland s’adressait à un public qui aura, dans l’histoire de la photographie belge, sans doute été moins photographié. Bien qu’il ait aussi photographié des classes plus aisées, c’était principalement la population framerisoise – essentiellement des ouvriers et leur famille – qui venait se faire tirer le portrait chez lui. Et c’est sans doute en cela que ces images sont si touchantes. Défilent chez Ghisoland des hommes, femmes et enfants pour qui l’acte de se faire photographier demeure exceptionnel. Il s’agit d’un petit plaisir que l’on s’offre malgré une bourse serrée. Cet élément donne davantage d’épaisseur encore à ces images. Il s’agit aussi parfois du premier passage devant l’objectif, tant pour les enfants que les adultes.

Norbert Ghisoland porte sur ceux qu’il photographie un regard empreint de respect. Fils de mineur – dont le père s’est assuré d’un avenir moins rude pour ses enfants – Ghisoland photographie ses pairs, voisins, amis, connaissances qu’il côtoie dans la vie quotidienne et communautaire de Frameries. C’est d’ailleurs, comme le souligne Alain D’Hooghe, lors d’évènements dont principalement la Sainte-Barbe (qui mobilise toute la société culturelle et folklorique) et le traditionnel cortège de l’Ascension, que l’on passe immortaliser sa tenue du jour chez le photographe, mais également lors d’évènement sportifs ou de célébrations plus habituelles telles qu’un mariage, une communion ou encore une naissance.

Le Musée de la Photographie conserve des tirages modernes de Norbert Ghisoland réalisés à partir des plaques originales. Plus occasionnellement, lors de dons d’archives familiales, des tirages d’époque peuvent venir s’ajouter à la collection. Nos collègues du Mundaneum, dépositaire du fonds Norbert Ghisoland, s’attèlent à inventorier l’ensemble des plaques de verre du photographe, ce qui laisse imaginer qu’une étude plus approfondie de ce fonds pourra être effectuée dans les années futures et, pour notre plus grand plaisir, que de nouvelles images du photographe seront dévoilées. 


 

Alain D’HoogheNorbert Ghisoland. Fragments de vies ordinaires, Bruxelles, La Lettre volée, 2002.

Norbert Ghisoland, Frameries, 1902-1939. Épreuves à la gélatine argentique, tirages modernes, 15 x 10 cm. Coll. Communauté française de Belgique, dépôt au Musée de la Photographie MPC APC 91/50920, MPC APC 91/50951, MPC APC 91/50976 et MPC APC 91/50983