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Exposition

06.02.21 - 16.05.21

Présenté dans la
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Bruno Oliveira. Back to Neverland

Fraîchement sorti de La Cambre avec un master en photographie, Bruno Oliveira a très tôt connu l’exil, passant d’un minuscule village du Portugal au Grand-Duché de Luxembourg. S’il y suit une scolarité normale, il s’intéresse assez vite au domaine de l’image. « J’ai commencé à faire de petits jobs comme figurant pour des courts et longs métrages. Ça a été l’élément déclencheur car je me suis rendu compte que je préférais être derrière la caméra ».

À 18 ans, ses parents lui achètent son premier appareil photo. « Je l’utilise toujours aujourd’hui » glisse-t-il simplement. Tandis qu’il se lance dans des études d’éducateur puis obtient un boulot dans un foyer scolaire pour enfants, il continue à explorer sa passion pour l’image après ses journées de travail.

Le deuxième élément déclencheur sera un concours, une sorte de téléréalité pour artiste à laquelle il participe sur Télé Luxembourg. Sans la moindre formation artistique, Bruno Oliveira parvient aux portes des demi-finales. «  Là, je me suis dit que je devais continuer dans cette voie et j’ai décidé de faire des études de photo. En un mois, j’ai tout quitté et je me suis inscrit à La Cambre  ». Sa décision inquiète son entourage : «  On me disait : Tu n’as jamais rien fait en art avant, tu n’as aucune chance ! J’ai voulu essayer quand même. Lors des examens d’entrée, j’étais désespéré car c’était effectivement très poussé. Moi, j’étais autodidacte. Je savais qu’il me manquait les bases artistiques. J’ai fait comme je le sentais en me dirigeant vers le portrait, la personne, le documentaire... Et j’ai été pris. »

A partir de là, tout s’accélère. Bruno s’installe à Bruxelles et revient le week-end à Luxembourg. « Tandis que j’étais en 3e année à La Cambre, je voyais que mes amis au Luxembourg avançaient très vite dans le quotidien. Ils commençaient à acheter une voiture, une maison... Un jour, en visitant Disneyland avec des amis, on a joué à s’attribuer les noms des personnages de la parade. Une copine m’a dit : toi, tu serais Peter Pan. Tu es celui d’entre nous qui se permet de rêver, de faire des choses qu’on n’aurait pas faites. A partir de là, je me suis mis à faire des photos de mes amis au quotidien, souvent dans les fêtes. Des images un peu mélancoliques. Ҫa reflète ce que je ressens par rapport à mon entourage. »

A Luxembourg, le Casino, centre d’art contemporain, lance une triennale consacrée à la jeune création. «  J’ai décidé de participer et de travailler sur les Millennials, cette génération Y, née entre 1980 et 1996, dont je fais partie. J’ai donc continué à photographier mes amis, au Luxembourg, à Bruxelles, mais aussi en voyage. Au Japon notamment. »

Le résultat ? Des images surgissant souvent de la nuit mais pleines de couleurs. « L’idée, c’était de créer un pays imaginaire. » Normal pour un gamin portugais exilé au Grand-Duché et venant étudier à Bruxelles. « Dans mes images, il y a la notion d’exil, les communautés, le voyage. Les intérieurs de maison aussi qui m’influencent beaucoup. »

Fidèle à Peter Pan, il va où le vent le mène. «  La majorité de mes images sont faites sur le vif. Les éléments qui peuvent donner une impression de mise en scène, c’est généralement un accident, une maladresse qui rend le truc plus intéressant. Je ne planifie pas ce que je fais. »

Cerise sur le gâteau, pour sa série Back to Neverland, il a choisi de réaliser ses tirages en format poster, façon chambre d’ado. Histoire de marquer un peu plus encore le côté générationnel.

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