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Les Théâtres de Paris. La Biche au Bois.

Le Musée a récemment reçu une série de vues stéréoscopiques « à effets », un ensemble rare, témoignage d’un divertissement aujourd’hui disparu. Ces vues, destinées à être regardées au moyen d’un appareil optique particulier, reproduisent la 3D à partir de deux images en 2D très légèrement différentes. Lorsqu’elles sont « à effets », rehaussées de couleur et percées afin de laisser passer la lumière, ces vues deviennent de véritables petits spectacles portatifs. La série La Biche au bois est exemplaire de la pratique. Ces photographies sur papier albuminé, très fin, se parent de couleurs et d’effets lumineux lorsqu’elles sont exposées à la lumière. Les touches colorées sont obtenues par des aplats peints sur le revers des photographies et les points lumineux sont simplement des trous dans le papier. Le tout, vu en 3D, est une réjouissance pour celui qui le regarde. La Biche au bois est une pièce de théâtre montée pour la première fois par les frères Cogniard au Théâtre de la Porte Saint-Martin à Paris en 1845. Il s’agit d’un Vaudeville-féérie en plusieurs actes adapté d’un texte du XVIIe siècle de Madame d’Aulnoy. L’histoire raconte les déboires d’une jeune fille touchée par la malédiction d’une fée à la naissance et qui ne peut, dès lors, rencontrer son fiancé sous sa forme humaine. L’adaptation théâtrale a été photographiée et présentée sous cette forme de série stéréoscopique par l’éditeur Adolphe Block (1829-1903). Ce dernier, photographe de studio à l’origine, devient éditeur de vues stéréoscopiques en 1863. Il a commercialisé nombre de ces vues albuminées, montées sur carton et très souvent colorées. Il maitrise parfaitement cette technique où il parvient à obtenir une impression de réalité par la combinaison des couleurs, des effets lumineux et de la 3D. L’ensemble de La Biche au bois, aujourd’hui conservé au Musée, est un témoignage précieux de ce divertissement visuel en vogue au XIXe siècle.