Terminé le 24.09.23
Gaël Turine. Mémoire de rivières
Les inondations qui ont frappé le sud de la Belgique durant l’été 2021 ont provoqué des dégâts humains et matériels sans précédent. Jamais le pays n’avait connu une telle catastrophe environnementale. Les scientifiques s’accordent sur le fait que l’intensité des pluies diluviennes de juillet 2021 sont dues au changement climatique.
Dès le mois d’août 2021, quelques semaines après les décrues, Gaël Turine a entamé́ un travail photographique « mémoriel » en photographiant les conséquences de ces inondations dans les vallées de la Vesdre, de la Lesse, de la Lhomme, de la Wamme, de la Hoëgne et de l’Ourthe.
Au cours des 18 mois qui suivirent, il a remonté à plusieurs reprises le cours de chacune de ces rivières pour photographier les séquelles des inondations.
Chaque ville, village, rue ou habitation, tout comme chaque forêt, surface agricole ou rivière, connaît un rythme de résilience spécifique et ce temps est lent.
La réalisation de ce travail l’a conforté dans l’idée qu’il fallait absolument montrer ce qui s’était passé dans nos régions parce que notre responsabilité collective est engagée.
Le changement climatique c’est ici et maintenant.
Sans chercher à être exhaustif, une méthodologie de travail rigoureuse couplée à une approche photographique documentaire ont permis de cartographier les destructions occasionnées et les processus de reconstruction en cours.
L’ exposition Mémoire de rivières présente une partie de ces photographies de paysages et nous démontre combien il est urgent de se mobiliser pour prévenir de futures catastrophes.
Biographie
Gaël Turine a étudié la photographie documentaire à l’École Supérieure des Arts Plastiques « Le 75 » à Bruxelles. Durant ses études (1994-1997), il a collaboré avec des ONG telles que Médecins Sans Frontières et Médecins du Monde pour photographier en Afghanistan, Angola et Erythrée. Dès l’obtention de son diplôme, il a démarré un reportage sur les coopératives pour aveugles en Afrique de l’Ouest, donnant lieu à l’édition en 2001 du livre Aveuglément dans la célèbre collection Photo Poche, ainsi qu’à sapremière projection au festival Visa pour l’Image.
En 2004, après quatre voyages en Afghanistan, le livre Avoir 20 ans à Kaboul a été publié. Un travail au long cours avec le cancérologue pédiatrique Eric Sariban a permis la publication en 2009 du livre Aujourd’hui c’est demain aux éditions Delpire. Entre 2005 et 2010, il a travaillé sur des rituels vaudous en Afrique, en Haïti et aux États-Unis. Le livre Voodoo est sorti en janvier 2011.
En 2012 et 2013, il s’est concentré sur le mur de séparation entre l’Inde et le Bangladesh. Le livre Le mur et la peur a été publié en septembre 2014 dans la collection Photo Poche à l’occasion de l’exposition au festival Visa pour l’Image.
De 2013 à 2017, Gaël Turine réalise un travail personnel sur la ville de Port- au-Prince et collabore avec l’écrivain Laurent Gaudé qui écrira les textes du livre En bas la ville qui sort en juin 2017. Au cours de la pandémie du Covid-19, les hôpitaux publics bruxellois Iris-Sud proposent à Gaël Turine de réaliser un livre sur le Covid. Le livre TRACES, regroupant 155 portraits du personnel hospitalier, est édité en mars 2021.
Parallèlement à ses projets personnels, Gaël Turine collabore avec la presse internationale pour répondre à des commandes ou faire publier ses reportages. Ses travaux ont, entre autres, été publiés dans Figaro ma- gazine, Paris Match, Time, Libération, l’Express, Stern, Der Spiegel, New York Times, Geo, New Yorker, Le Temps, Le Monde, De Morgen, Marie Claire, Grands Reportages, L’Espresso, De Volkskrant, Sunday Magazine, Knack magazine, La Repubblica magazine, Io Donna, DU magazine, Adbusters, présentés dans le magazine Photo, Leica World magazine & LFI, Photographers In- ternational...
Il a reçu plusieurs prix et bourses en Europe et aux États-Unis. Ses travaux ont été exposés dans des festivals, musées et galeries.
Gaël Turine a également une longue expérience d’enseignement puisqu’il donne des ateliers depuis une quinzaine d’années. Il s’investit dans des cycles de formation à l’étranger comme à Istanbul (série de quatre ate- liers en 2012 et 2013), à Dhaka dans le cadre du Chobi Mela Photo festival (2013), à Port-au-Prince, Haïti (plus de dix ateliers depuis 2013), et à Dakar (2017-2019).
Il est également professeur à l’École de Journalisme de l’Université Libre de Bruxelles depuis 2016.
Gaël Turine a été membre des agences VU et MAPS pendant 12 ans.
Il assure aujourd’hui la représentation de son travail.
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