Boutique Nous soutenir

Exposition passée

Terminé le 26/05/24

Présenté dans laGalerie du Soir

Natalie MALISSE et Camille SEILLES. Le cœur à même la peau

Dans le cadre de leur partenariat, Le Soir et le Musée de la Photographie ont créé la Galerie
du Soir. Parallèlement à chaque nouvelles expositions du Musée, la Galerie du Soir présente un jeune artiste à découvrir. Un pari sur l ́avenir décliné en quatre volets : un accrochage réduit mais significatif au Musée, un portfolio dans la revue Photographie ouverte, une présentation du photographe dans les pages du Soir et une sélection de son travail sur le site www.lesoir.be.

Pour cette nouvelle édition de la Galerie du Soir, notre choix s ́est porté sur Natalie Malisse et Camille Seilles.

Natalie Malisse et Camille Seilles sont toutes deux sorties de l’ESA le 75 à Bruxelles.
« Avant cela », explique Natalie, « j’ai suivi un parcours très classique en latin-grec puis latin-sciences et je me destinais à la biologie. En fin de rhéto, mes envies ont changé et je me suis inscrite à l’IHECS où, très vite, j’ai eu envie de me plonger plus dans la photographie. Je suis partie au bout d’un an pour m’inscrire au 75. Au départ, c’était plus comme une année sabbatique sauf que je me suis prise au jeu. Quand on est photographe, j’ai l’impression qu’on vit mille vies. Le temps d’une journée, on fait une commande, on rentre dans le quotidien de quelqu’un et c’est hyper intéressant et enrichissant. Ça m’a ouvert à des mondes que je ne connaissais pas.

Et puis, après le 75, j’ai fait un master à Gent car j’avais envie d’une approche plus théorique, artistiquement parlant, et aussi de me frotter à l’autre côté de la frontière linguistique. Le fait qu’il y a beaucoup de femmes dans l’atelier photographie a également joué. Ça m’a permis aussi de devenir plus « plasticienne », ce que je n’aurais sans doute pas tenté sans passer par le KASK. »

Comme il n’y a sans doute pas de hasard, sa complice Camille se destinait aussi à une carrière scientifique à la base. « J’ai grandi à Montpellier où j’ai fait un bac scientifique, et après j’ai intégré une école d’architecture pendant un an et demi puis j’ai bifurqué vers une école de cinéma. J’y ai suivi des cours de photo et j’ai découvert que l’image fixe était quelque chose qui me parlait énormément.
J’ai eu envie d’en faire plus, mais en France les écoles étaient très chères, très techniques et avec beaucoup de mise en compétition. Je suis venue en Belgique où un ami m’a conseillé le 75 et je m’y suis tout de suite sentie bien. La taille humaine, le côté accueillant et puis le fait que c’était tourné vers la photo documentaire. Je voulais faire des images, non pas pour l’esthétique, mais pour trouver un sens dans ma façon d’être au monde. En fait, comme disait Natalie, c’est un peu un pass pour vivre plusieurs vies, avoir accès à des mondes qu’on ne connaît pas. La photo, pour moi, c’est un super prétexte pour rencontrer des personnes qui m’intéressent. » 

Au 75, les deux jeunes femmes avaient deux ans d’écart mais se sont rapidement reconnues à l’occasion d’une projection critique où Camille présentait son travail et à laquelle Natalie assistait. « J’ai flashé sur ses projets mais je n’ai pas osé l’aborder ce jour-là. Quelques semaines après, je l’ai vue aux portes ouvertes et là, je lui ai dit que les projets qu’elle avait présentés, c’était toutes les raisons pour lesquelles j’avais eu envie de m’inscrire en école d’art. Après, je pense qu’elle a un peu gardé un œil sur moi dans les mois qui ont suivi et puis, au début de l’été, elle m’a proposé de travailler sur un projet à quatre mains. J’étais en fin de première et elle terminait sa troisième. »

« Moi », embraie Camille, « j’avais vu un de tes premiers projets où tu parlais de jeunes avec des troubles anxieux, dépressifs. J’avais trouvé ça très fort et je pense qu’on s’est reconnues dans nos envies de traiter l’intime et la santé mentale photographiquement. Et dans la manière dont on voulait approcher les personnes. »

Leur projet à quatre mains s’est concentré autour de Lou et Lola cherchant leur place dans leur vie de jeune adulte en proie à certains troubles. « Il ne s’agit pas de maladie mais de troubles », précisent Camille et Natalie. « Dépression, anxiété, troubles du comportement alimentaire, de l’attention... »

Aujourd’hui, leur projet à quatre mains trouve un premier aboutissement dans le cadre de la Galerie du Soir au Musée de la Photographie. Elles expliquent à ce sujet : « Le cœur à même la peau est une proposition photographique aux sensibilités multiples. Réalisé à quatre cœurs, ce récit aborde la santé mentale sous le prisme intime de Lola et Lou. De relation fusionnelle en déceptions, ces deux jeunes adultes écorché·e·s vives évoluent sur des chemins troublés par les réminiscences de traumatismes de l’enfance.

Leurs portraits aux facettes changeantes reflètent leur faculté à se réinventer et à se nuancer sans cesse. Les masques qu’iels arborent dissimulent leurs personnalités autant qu’ils les révèlent. Entre obsession, fragilité, précarité, doute et résilience, Lola et Lou affrontent la vie en gardant le cœur à même la peau. »

© Musée de la Photographie