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Publié le jeudi 10 avril 2025

Œuvre d'avril

Le Parthénon d’Athènes est l’un des bâtiments antiques les plus connus et les plus vus de notre époque contemporaine. Il est, sans nul doute, avec le Colisée de Rome, l’une des images mentales les plus présentes lorsqu’est évoquée l’architecture gréco-romaine. Pourtant, à la date où Frédéric Boissonnas réalise ses premières photographies du lieu mythique, celui-ci n’est pas encore entré dans l’imaginaire de ses contemporains.

Boissonnas découvre la Grèce en 1903 lors d’un voyage entrepris avec l’écrivain et historien d’art Daniel Baud-Bovy en vue de visiter et de photographier le site de Delphes sur le Mont Parnasse. Cette première expérience semble l’avoir conquis, il sillonnera la Grèce durant les trois décennies qui suivent. Sur commande d’un éditeur genevois, Boissonnas se prépare pour sa deuxième expédition en 1907 durant laquelle il réalise la série de vues de l’Acropole d’Athènes et ses fameuses images du Parthénon. Il faut se représenter l’époque : on prend le train, le bateau, on marche, on arrive à dos d’âne ou de cheval dans des endroits escarpés à des années-lumière du tourisme de masse actuel. Tout ceci en transportant avec soi le lourd matériel photographique nécessaire : la chambre technique, les plaques de verre, la chimie et même l’échelle et les échafaudages destinés à réaliser les photographies. Car oui, Frédéric Boissonnas ne recule devant rien pour obtenir ses images aux angles de vue audacieux du Parthénon : l’antique bâtiment n’en méritait pas moins. Ses talents d’alpiniste lui auront sans doute permis de vaincre l’appel du vide qu’inévitablement il a dû ressentir en montant au sommet de l’échelle posée sur les pierres inégales de la colline de l’Acropole, appareil placé au sommet (comment est-il arrivé là-haut, voilà une question sans réponse) et plaques de verre sous le bras. Et là, merveille : la photographie nous montre une image jusque-là inconnue et inaccessible du Parthénon, l’objectif placé à hauteur de la frise nous laisse apprécier la qualité de l’architecture grecque, la légère plongée de la vue vers le bas donne un sentiment de hauteur et l’impression de flotter en l’air. Il ne s’agit pas de l’unique image du Parthénon prise par Boissonnas, de nombreuses autres complètent son reportage et offrent un tableau complet de l’édifice par d’astucieux angles de vue.

Le photographe genevois poursuit de longues années durant son « tour » de la Grèce, à la recherche des traces de l’Antiquité et de son authenticité. Le point d’orgue de ce travail fut une exposition organisée à Paris en 1919 intitulée Visions de la Grèce. Ce conséquent ensemble n’est pas l’unique production de Frédéric Boissonnas, loin de là. Son œuvre, comme celle de sa famille de photographes, est aujourd’hui conservée au Centre d'iconographie de la Bibliothèque de Genève et visible en ligne.

Frédéric Boissonnas (Suisse, 1858-1946), Le Parthénon Athènes, 1907. Épreuve à la gélatine argentique, tirage moderne, 22,7 x 16,9 cm. Coll. Musée de la Photographie MPC 90/2361